On apportera pour l'homme à purifier deux oiseaux vivants purs;
du bois de cèdre, de l'écarlate et de l'hysope.Tous les commentateurs s'accordent à voir dans ce verset une référence aux fautes commises par le lépreux.Ainsi les oiseaux,font allusion à la médisance. Le médisant, tel un oiseau, ne cesse de gazouiller, parler, critiquer, et médire de son prochain.Le cèdre,symbolise l'orgueil et l'inflexibilité du médisant.L'écarlate et l'hysope,font plus allusion à la réparation à entreprendre par lelépreux. Avant tout, il doit faire preuve d'humilité et de modestie.
Aussi en égorgeant un de ces deux oiseaux, le lépreux signifie-t-il qu'il abandonne la médisance,lachone hara.
Par cet acte, il met fin à sa tendance à la critique et à la médisance.
POUR L'OISEAU VIVANT, IL LE PRENDRA AINSI QUE LE BOIS DE CÈDRE, L'ÉCARLATE ET L'HYSOPE; IL PLONGERA CES OBJETS, AVEC L'OISEAU VIVANT DANS LE SANG DE L'OISEAU ÉGORGÉ, QUI S'EST MÊLÉ À L'EAU VIVE; EN FERA SEPT ASPERSIONS SUR CELUI QUI SE PURIFIE DE LA LÈPRE, ET, L'AYANT PURIFIÉ, LÂCHERA L'OISEAU VIVANT DANS LA CAMPAGNE.
Pour réussir sa conversion morale, le lépreux trempera dans le sang de l'oiseau égorgé à la fois l'oiseau vivant,le bois de cèdre,l'écarlate et l'hysope.
La Tora recommande, en plus de la réparation du lachone harâ,la médisance,l'abandon par le lépreux de l'orgueil pour le remplacer par la modestie et le renoncement à la cupidité symbolisée par l'oiseau vivant qu'il lâche dans la campagne.
L'oiseau vivant est, selon Kéli Yaqar, le symbole de l'appât du gain et de l'argent car il est écrit :
«Ne te fatigue pas pour t'enrichir... car elle [la fortune] ne manquera pas de s'acquérir des ailes, tel un aigle qui s'envole dans les cieux. »
Il plongera ces objets, avec l'oiseau vivant dans le sang de l'oiseau égorgé, qui s'est mêlé à l'eau vive.
De plus, le sang de l'oiseau égorgé est mêlé à l'eau vive, symbole de la Tora car, pour bien réparer la médisance, il n'y a rien de mieux que l'étude de la Tora. Pour effacer tous ses propos méchants et malveillants, le lépreux a recours à l'aide précieuse de l'étude de la Tora.
Le roi Chélomo affirme, en effet : «Le remède de la [mauvaise] langue est l'arbre de vie.» Ets Hayim,l'arbre de vie, n'est autre que la Tora.
Pour Don Yitshaq Abrabanel, le lépreux est affecté à quatre niveaux : perte des sensations, détérioration des humeurs puisqu'il y a infection, altération de l'aspect physique au point que son visage montre une baisse de rayonnement due au dérangement du foie et de l'appareil de circulation de sang, dérangement signalé par la présence de lésions et plaies blanches, enfin l'odeur dégagée est nauséabonde du fait del'altération des humeurs et du sang.
Le lépreux, étant éloigné de la société et du Michekane, doit entreprendre deux purifications : en premier lieu par le rétablissement de sa santé, il réintègre le camp et pourra reprendre sa place dans la société. En offrant des sacrifices, il peut pénétrer à nouveau dans Bèt ha-Miqdache. Le jour de sa purification, le lépreux offre d'abord deux oiseaux vivants pour montrer qu'il a bien recouvré ses sens et
qu'il est plein de vie; le bois de cèdre pour signaler le rétablissement de ses humeurs, le bois de cèdre ayant cette particularité de ne jamais se décomposer et se détériorer; l'écarlate, pour la guérison de son foie et de son système sanguin, car l'écarlate rappelle par sa couleur celle du sang; l'hysope, par son parfum, atteste
du rétablissement du lépreux au niveau de son odeur et son haleine. Ces quatre éléments témoignent donc du rétablissement et de la guérison du lépreux puisqu'il est passé par les quatre étapes, nécessaires à son
repentir.
De plus la Tora prescrit d'égorger un des oiseaux et laisser l'autre vivant afin de bien s'imprégner de l'idée que la mort et la vie dépendent de D'ieu. Aussi l'abat-il au-dessus d'un vaisseau d'argile pour signaler que l'être humain est entre les mains de D'ieu comme un pot d'argile entre les mains du potier.
Le sang de l'oiseau est mêlé à l'eau vive, pour souligner que la cause de la maladie est l'abandon de la Tora. Le tout est trempé dans le sang mêlé à l'eau pour préciser que cette maladie ne saurait être due à des causes physiques et naturelles qui la rendraient contagieuse mais plutôt à la volonté divine.
L'accent est donc mis sur le comportement moral de l'homme. C'est,en définitive l'homme qui décide de la qualité de vie qu'il veut avoir. En tournant le dos à l'orgueil et à la médisance, l'homme mérite de connaître une vie heureuse. Ainsi dit David" :
«Quel est l'homme qui souhaite la vie, qui aime de longs jours pour
goûter le bonheur? Préserve ta langue du mal, et tes lèvres des discours perfides; éloigne-toi du mal et fais le bien, recherche la paix et la poursuis. »
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