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mardi 18 novembre 2008

PARACHAT HAYE SARAH

"La vie de Sara fut de 127 ans: telle fut la durée de sa vie".

Maintenant, donnons la traduction littérale qui en est la plus proche du texte hébraïque, avec les précisions de pluriel et de singulier :

Vayiyou 'hayé Sara (et furent les vies de Sara)
méa chana véêsrim chana véchévâ chanim (cent an et vingt an et sept ans)
chéné 'hayé Sara (années des vies de Sara).

Voici donc la phrase qui va être l'objet de notre étude :
"et furent les vies de Sara, cent an et vingt an et sept ans, années des vies de Sara".
Nous avons maintenant le texte de base, et les questions sur lesquelles nous voulons recevoir une réponse.
Avec Rachi
Rachi souligne ce que nous venons de dire (le mot "an" est répété) et il en donne l'explication : c'est pour nous faire entendre d'interpréter différemment chacun de ces mots, en soi. Mais, alors, pour en tirer quoi ?

Il dit que "cent an et vingt an" veut dire qu'elle était à 100 ans comme à 20 ans concernant le péché, c'est-à-dire qu'elle n'a pas péché jusqu'à 100 ans, puisque jusqu'à 20 ans (avant la Torah) le Ciel ne sanctionnait pas les fautes des moins de 20 ans (voir Rachi, Traité Chabbate 89 b).
quant à "vingt ans et sept ans", cela concerne sa beauté qu'elle avait conservé.
chéné 'hayé Sara (années des vies de Sara) : la répétition qui conclut veut nous indiquer que toutes les années furent égales en qualité.
La source de Rachi : le Middrache Rabba
Le regard de Hachém sur les années.
Effectivement, ce middrache fait la comparaison des années, comme le présente Rachi. Mais il faut toujours se reporter à la source car nous y découvrons souvent que Rachi résume ou modifie sa source, et chacune des modifications qu'il effectue a sens.
Le middrache, lui, décale notre regard qui était centré seulement sur Sara ; ce n'est pas que les années de Sara furent d'égale qualité, mais c'est Hachém qui les a vues comme cela (ce n'est pas pareil !) ; cela, sur la base du verset des psaumes 37, 18: Yodéâ Hachém yémé témimim véna'halatam léôlam tihié
"Il connaît -Hachém- les jours des intègres, et leur héritage toujours sera".

En somme, le texte de la Torah est ainsi bâti dans ces particularités linguistiques pour nous dire que :
Sara était bien connue de Hachém,
Il voyait qu'elle était parfaite, et cela en chacune de ses années,
Pour ce motif, l'héritage de Sara durera toujours.
La prolongation du tsaddiq
Cela permet de mieux comprendre ce que nous dit, dans son calcul, le livre Sédér ôlam, que Rivqa (la future femme de Yits'haq) naquît le jour du décès de Sara. C'était donc par le mérite de Sara. Yits'haq avait alors 37 ans.
Et,de suite, le middrache montre, par de nombreux exemples, que cette simultanéité de la naissance et de la mort d'un tsaddiq (juste) est une règle (Rachi n'en n'a pas parlé). Le Traité Qiddouchine page 72 b expose également ces listes d'exemples. C'est une dimension à laquelle je suis particulièrement sensible car cette paracha est le lieu de nombreuses rencontre de ce type parmi mes proches.
Cela est important, car nous comprenons mieux le pluriel de l'expression : 'hayé Sara, "vies de Sara". Vie maintenant et vie à l'avenir, vie quand elle est ici et vie poursuivie quand elle est dans le monde d'En-haut, vie propre et vie continuée par une autre.

Le middrache montre aussi cette prolongation doublée par le fait que Sara (qui a vécu 127 ans) a fait que Esther, sa descendante, a mérité de régner sur 127 provinces.

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