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jeudi 19 mars 2009

PARACHAT VAYKEL - PEKOUDE




"Moshé fit rassembler toute la communauté des enfants d'Israël" (Exode 35:1)
Rachi explique que le jour du rassemblement était le lendemain de Yom Kippour où Moshé était redescendu de la montagne et avait obtenu le pardon pour tout le peuple d'Israël. :
Pourquoi y a-t-il eu besoin de rassembler tout le peuple encore une fois?
Selon le cours normal des choses, Yom Kippour, on se demande pardon l'un à l'autre, et déjà le lendemain on recommence à se disputer, alors il écrit: "Moshé rassembla...", il convoqua tous les enfants d'Israël et les réunit en un seul groupe uni afin qu'ils continuent à rester ainsi en paix tout au long de l'année et pas seulement le jour de Kippour car c'est le base du Peuple pour ensuite accomplir son devoir de Peuple d'ISRAEL.

De même un couple ne peut construire un foyer et éduquer ses enfants s'il n'y a pas d' union dans le couple.

2 - "Six jours le travail sera fait"

"Six jours le travail sera fait et le septième jour sera pour vous le saint Shabbat..." (Chémot 35:2)

Il y a ici une allusion pour les personnes qui ont une activité professionnelle et qui ne peuvent pas étudier la semaine, trop absorbés par leur travail ("six jours tu travailleras..."), mais le septième jour, le Shabbath, il devra le consacrer entièrement à l'étude, comme il est écrit dans le Shoul'hane Arou'h (Ora'h 'Haïm 290): "les ouvriers et les employés qui ne s'occupent pas de Torah toute la semaine se consacreront plus à l'étude pendant le Shabbath que les Sages qui étudient toute la journée."
Isma'h Israël

3 - Le feu de la colère

"...vous n'allumerez pas de feu dans vos demeures" (Chémot 35:3)

Il y a ici une allusion au feu de la discorde et de la colère. Car il est très important de faire attention à ne jamais s'emporter, à plus forte raison le jour du Shabbath kodech: ce jour là le feu du Géhinam (de l'enfer) ne brûle pas, cet homme là venant à s'énerver le rallumerait.
Zohar haKadoch

4 - Le feu dans la maison

"...vous n'allumerez pas de feu dans vos demeures" (Chémot 35:3)

Par rapport à ce qui a été enseigné ci-dessus sur la colère: pourquoi est-il enseigné "dans vos demeures". N'aurait-il pas suffit de dire "vous n'allumerez pas de feu"?
L'expression "dans vos demeures" nous apprend que l'homme a tendance à s'emporter beaucoup plus facilement lorsqu'il règne en chef chez lui à la maison et qu'aucun étranger ne peut le voir, c'est cela que vient nous apprendre cette petite adjonction dans le verset.
Ce jour se reunis toute la famille donc le pere voit plus facilement les defauts de ces enfants et il est tente a s'enerver..
Dommage de gacher les depenses et les efforts pour la preparation de ce merveilleux jour.
Et dommage surtout pour votre femme qui a doubler de travail pour ce jour.

5 - Le danger de la profanation

Le Talmud (Chabbath 115) "Un incendie dans une maison est causé essentiellement par la transgression de Shabbath". C'est la signification du verset: "vous n'allumerez pas", ne soyez pas la cause de la provocation d'un incendie dans votre maison. 'Hida

6 - L'élévation de l'âme: le délice du Shabbath

Le Rambam écrit en tête de sa lettre que le Shabbath nous a été octroyé pour nous reposer et pour nous détacher des occupations et des tracas de ce monde-ci, pour s'accorder un temps afin de rechercher l'Eternel et de remplacer la servitude de Pharaon par le service divin.
C'est cela qui est écrit (Chémot 5:15): "Vous vous souviendrez que vous avez été esclaves en pays d'Egypte...c'est pour cela qu'il vous a ordonné de respecter le jour du Shabbath". C'est le jour qui complète les besoins de votre âme en vous ordonnant de cesser toute activité de ce monde-ci et en s'occupant uniquement de servir D-ieu pour goûter encore plus à Sa lumière, ce qui est le propre de la délectation du Shabbath et qui confère des forces supplémentaires à notre âme. Alors notre repos comportera deux aspects: le repos du corps et le repos de l'âme.

Par l'étude et le dévoilement de paroles saintes, celui qui craint D-ieu dans tous ses os commencera à trembler devant la grandeur divine et comprendra que nous ont été donnés le Shabbath et les jours de fête uniquement pour s'employer à la dévotion divine. Le jour du Shabbath il placera toutes ses forces dans la crainte du Ciel et veillera à se délecter en l'honneur du Shabath.

7 - La sieste c'est sacré!

Même si la personne est habituée à faire une sieste pendant les jours de semaine, il sera permis de le faire le Shabbath si c'est pour elle un délice, car le saint Ari zal lui-même faisait la sieste le Shabbath, bien qu'il dévoila le secret qu'il n'est pas conseillé de faire la sieste les autres jours de la semaine.
Nombreux sont ceux qui observent cette prescription du Ari zal, et il est souhaitable qu'ils observent avec la même diligence ses autres habitudes et mises en garde car elles sont sacrées.

8 - L'erreur des Nessiim (des Princes) au sujet des dons pour le Michkan

Dès que les Nessiim apprirent que D-ieu souhaitait construire le Michkan, il dirent à Moché qu'ils se chargeraient eux-mêmes d'amener tout ce qui est nécessaire à sa construction (étant d'un niveau spirituel plus élevé que le reste du Peuple, ils pensaient que cela aurait plus de valeur).
Mais Moché dit qu'il accepterait les dons de tout le monde.
Les Nessiim décidèrent alors: "Plutôt que de donner en même temps que le Klal Israël, nous complèterons ce qui manquera à la fin".
Ils pensaient que si leurs dons permettaient d'achever le Michkan, Hashem considérerait qu'ils avaient construit tout l'édifice.
Mais ils sous-estimaient la générosité des enfants d'Israël, qui donnèrent avec empressement et avec amour. Les Juifs vinrent en foule vers Moché et se bousculèrent dans leur impatience d'accomplir la mitsva.
Au bout de deux jours, on n'avait plus besoin de rien, et les Nessiim arrivèrent trop tard.
La Torah omet la lettre youd du mot Nessiim (35:27), pour montrer qu'ils avaient eu tort. Ils avaient de bonnes intentions, mais ils n'auraient pas dû repousser la mitsva.
Et il leur manqua la lettre youd première du nom de D... .

Lorsque les Nessiim virent qu'il n'y avait plus besoin de rien, ils offrirent les pierres précieuses pour le Ephod et pour le 'Hochen.

Comment reparer ?

Plus tard, les Nessiim firent preuve d'un zèle et d'une rapidité exemplaire pour offrir les sacrifices d'inauguration (korbanot milouïm), afin de corriger leur erreur.

Le mois de Nissan est un mois de fête grâce aux Nissiim et Pessah .

De là, nous apprenons que l'essentiel de la dévotion dépend de l'empressement, du désir ardent et de l'enthousiasme à accomplir les mitsvot.

9 - La sagesse du cœur

Et Moché fit appel à Betsalel (fils de Ouri fils de Hour) et à Aholiav (fils de Ahisama'h) ainsi qu'à tout homme inspiré de la sagesse divine, tout celui dont le cœur aspire à accomplir l'ouvrage.
"Le verset dit "et à tout homme sage de cœur, à qui D-ieu a donné la sagesse etc."
Pourquoi D-ieu donne-t-Il la sagesse à celui qui la possède déjà dans son cœur?
De plus, si la personne est déjà sage, n'a-t-elle pas reçu cette sagesse directement l'Eternel?
Alors que signifie "la sagesse du cœur?"

Un conseil d'une valeur inestimable:

Pour répondre à cette question, il faut faire appel à un enseignement des Maximes de nos Sages (Pirké Avoth) qui dit: "Quel est le Sage? Celui qui apprend de tout homme".
Dans un autre endroit, il est dit: Quel est le Sage? Celui qui anticipe le futur (textuellement: "celui qui voit ce qui va naître")

Au niveau réceptif

Il faudra comprendre alors que D-ieu donnera un surplus de sagesse à celui qui est prêt à apprendre de tout homme, sans avoir honte de dire "je ne sais pas, explique moi cela!".
Au niveau réceptif, une personne qui aura acquis une telle qualité, peut être certaine qu'elle pourra apprendre beaucoup en un court laps de temps. C'est ce que nos Sages nous enseignent: "quel est le sage, celui qui apprend de tout homme".

Au niveau actif

Nous avons expliqué le niveau réceptif, mais quel est l'avantage de devenir un puits de Torah si l'on ne la met pas en pratique?
C'est pour cela que nos Sages ajoutent à cela: "Qui est sage? Celui qui est prévenant et voit l'avenir (ce qui naît).
Utilise tout ce que tu as appris au niveau réceptif pour pouvoir prévenir et empêcher tout obstacle au niveau actif. C'est à dire, fais attention à accomplir toutes les ordonnances de la Torah dans ce monde pour ne pas trébucher dans le monde futur.


Une personne qui est prête à apprendre de tout homme et qui est prévenante de l'avenir, est considérée comme "sage de cœur". C'est dans un cœur comme celui-là qu'Hashem donnera un surplus de sagesse, de pouvoir déductif (bina) et de connaissance du Créateur (Daat), puisqu'il est devenu un récipient apte à recevoir ce surplus de sagesse. Ainsi dit le verset dans Daniel: "l'Eternel donnera la sagesse aux sages".

Regarde autour de toi

L'Eternel a créé l'univers dans le moule de la Torah dit le Midrach à plusieurs endroits.
En regardant autour de nous, nous voyons ce qui a été dit précédemment. Un homme ne met-il pas l'argent de côté pour ses vieux jours? Ne sème-t-il pas son champ pour récolter les fruits? Ainsi, chacun de nous doit se mettre à l'accomplissement des mitsvot (ordonnances divines) afin d'en récolter les fruits dans le monde futur.

10 - Une belle histoire


Cela se passait en 1943,en Sibérie au moment où les Allemands avaient envahi Stalingrad, en Russie.
Rav Tuvya et les autres ba'hourim(jeune étudiants de yeshiva) avaient réussi à éviter de travailler le Shabbat. Mais après l'invasion, les combats redoublèrent d'intensité et ils furent contraints de travailler sept jours sur sept. Leur nashelnyk (contremaître) leur annonça que leur unité devait ramasser tous les troncs d'arbres, les brindilles et les branches, sur une surface d'environ deux kilomètres carrés. Ils devaient amener tout ce bois jusqu'à la rivière voisine, pour que les autres travailleurs situés en aval puissent le récupérer et l'apporter aux fabriques d'avions.

Le contremaître dit aux prisonniers qu'il reviendrait dans trois heures pour vérifier l'avancement des travaux. R' Tuvya et les autres crurent qu'on les laisserait sans surveillance dans l'intervalle. Ils n'avaient pas vu le nashelnyk monter au sommet d'une colline désertique pour les surveiller.

Ce qu'il vit le remplit de stupéfaction puis de fureur.

Quand le nashelnyk les eut quittés, R' Tuvya et ses amis de la yeshivah se réunirent. Ils décidèrent que puisqu'ils devaient travailler le Shabbat, ils pouvaient au moins essayer de minimiser le 'hiloul Shabbat (violation du Shabbat) de toutes les manières possibles. Ils décidèrent de mettre en application deux principes en cas de force majeure .

Le premier s'appelle: Shenaim she'assouhou (Deux qui l'accomplissent). L'un des trente-neuf Avoth Melakhah (travaux de base interdits) est le fait de porter. Le Talmud (Shabbat 92:b) explique que la Torah interdit à une personne seule de porter quelque chose dans le domaine public. Mais si deux personnes transportent un objet qui peut normalement être transporté par une seule personne, ce n'est plus une violation de la Torah mais plutôt d'un décret des Rabbanim (moins grave par conséquent). C'est pourquoi, tout au long de l'après-midi, R' Tuvya et ses onze compagnons transportèrent les branches et les petits morceaux de bois par groupes de deux ou trois.

Le nashelnyk qui les observait de loin était déconcerté. Il pouvait comprendre que deux ou trois personnes s'associent pour transporter un énorme morceau de bois; mais pas qu'on puisse se mettre à trois pour soulever une brindille de quelques centimètres de long!

Il n'arrivait pas à en croire ses yeux. Depuis quand fallait-il deux robustes jeunes gens pour transporter une brindille? Mais ce n'était pas le pire.

Les bahourim de la yeshivah s'étaient souvenus d'une autre halakhah: " Pa'hot, pa'hot mi arba' amot " porter sur moins de quatre coudées(1.96 mètre) en une seule fois. L'interdiction de porter, prescrite par la Torah, concerne les cas où quelqu'un transporte un objet sur une distance de quatre coudées (Shabbat 153b). Mais si quelqu'un porte un objet sur moins de quatre coudées, s'arrête, puis reprend son chemin, il n'a pas violé une loi de Torah, mais seulement un décret des Rabbanim.

C'est ainsi que deux ou trois jeunes gens ramassaient un morceau de bois et se mettaient en marche. Ils faisaient trois pas, s'arrêtaient un instant, reprenaient leur marche sur trois coudées, s'arrêtaient puis repartaient. Cela ne gênait pas le nashelnyk quand ils soulevaient des gros troncs, mais ces individus faisaient de même quand ils transportaient une brindille! Deux garçons soulevaient une brindille de dix centimètres de long, s'arrêtaient pour se reposer un moment puis repartaient. Le nashelnyk crut qu'il allait exploser de rage.

Ils continuèrent à ce rythme pendant près de trois heures; R' Tuvya et ses amis oubliant que leur travail était extrêmement pénible et monotone, se réjouirent d'avoir pu réduire la trqnsgression du Shabbat en mettant en pratique quelques-uns des principes halakhiques qu'ils avaient appris à la yeshivah.

Trois heures plus tard, le contremaître vint trouver les ba'hourim.

" Vous n'avez guère travaillé aujourd'hui, gronda-t-il.

- Nous avons travaillé très sérieusement, rétorquèrent-ils. Nous avons presque nettoyé la totalité de la surface.

- Vous voulez dire que vous avez passé votre temps à vous amuser! Je vous ai observés pendant plusieurs heures, répliqua le nashelnyk.

Plus tard dans la nuit la sonnerie retentit avec une violence plus cruelle qu'à l'accoutumée. Les hommes se réveillèrent en sursaut. Il devait y avoir une urgence, se dirent-ils, car cette sonnerie donnait le signal du rassemblement immédiat dans la salle de réunion principale.

Les douze ba'hourim entrèrent en même temps que les autres, mais on leur ordonna immédiatement de rester à l'écart.

Quelques minutes plus tard, leurs pires craintes se trouvèrent confirmées. Cinq officiers trapus, à l'air peu engageant, prirent place. Un peu à l'écart, un sourire goguenard et vengeur au coin des lèvres, se tenait le nashelnyk en personne.

" Votre Honneur, déclara-t-il en s'adressant à l'un des juges, je signale à votre attention qu'un groupe de traîtres essaye de saboter nos efforts pour vaincre l'ennemi.
Les trois cents autres travailleurs qui écoutaient poussèrent des ricanements moqueurs. Ensuite, pour accentuer le côté ridicule de toute cette affaire, le nashelnyk demanda à l'un des membres du public de jouer ce scénario avec lui. Le contremaître et son accolyte transportèrent ensemble une brindille à travers la salle, firent quelques pas, s'arrêtèrent, puis repartirent.

Le juge principal les dévisagea sévèrement et exigea des explications. Aucun des jeunes gens ne parlait couramment le Russe, mais l'un des bahourim dit qu'il pensait réussir à se faire comprendre. Peu rassuré, il se leva tandis que tous les regards convergeaient vers lui. " Nous avons tous travaillé très dur pour notre Mère Patrie, mais comme c'est aujourd'hui notre Shabbat, nous avons essayé de faire en sorte de ne pas violer la sainteté de ce jour sacré. " Il tenta alors d'expliquer à ces gens qui n avaient aucune connaissance du Talmud les lois de Shenaïm sheassouhou et de Pa'hot, pa'hot mi arba' 'amot.

Le juge les accusa d'être des espions, et fit signe à deux soldats de les encadrer pour les conduire en prison où ils attendraient d'être jugés.
R' Tuvya et les jeunes gens restèrent étroitement groupés. Ils prirent la décision de dire le Viddouy (confession), qu'un Juif récite quand il est sur le point de mourir. Ils se mirent à le réciter calmement, lentement, à voix basse. Aucun d'eux n'avait le moindre espoir d'être encore en vie le lendemain matin.


Mais à ce moment là six hommes russes pénétrèrent dans la salle arborant l'uniforme complet du Comité Central de l'Intérieur de Moscou. Les juges reconnurent immédiatement les inspecteurs qui venaient une fois par an contrôler le camp .

Ils ne venaient jamais la nuit. Que faisaient-ils donc ici maintenant?

Le juge principal invita les six hommes à s'avancer, tandis que des officiers bondissaient comme des chats effrayés pour leur trouver les sièges les plus confortables. Dès qu'ils furent assis, le juge demanda au nashelnik de recommencer sa présentation, espérant les impressionner favorablement.

Deux travailleurs furent choisis pour imiter les ba'hourim de la yeshivah en train d'exécuter leurs ordres de la journée.. Puis le nashelnyk traitait ces garçons de traîtres et de saboteurs .Puis un des six officiers leur demanda sévèrement d'entrer dans une pièce attenante, et les suivit.

Il referma la porte et regarda les jeunes bahourim terrifiés. Ils se tenaient raides et le regardaient attentivement, ne sachant pas à quoi s'attendre.
"Zets zach (asseyez-vous)", leur dit-il en yiddish. Ils sentirent la panique les envahir. Etait-ce un piège? Comment cet officier savait-il le yiddish? Il leur fit alors un large sourire et dit: " Ah gouta voucht! (une bonne semaine pour vous!) C'était le salut traditionnel des Juifs à travers le monde après Shabbat. Pour la première fois depuis plusieurs heures, leur tension se relâcha. L'officier continua d'un ton rassurant: " Ich bm a yid (Je suis juif)."

Ils s'assirent et il leur demanda:

" Que se passe-t-il donc ici? " d'un ton qui sous-entendait qu'il était de leur côté.

Ils lui expliquèrent en yiddish, les principes qu'ils avaient tenté de mettre en pratique cette après-midi-là, pour éviter de violer la sainteté du Shabbat. C'est alors que l'officier leur raconta sa propre histoire.

" Laissez-moi vous parler un peu de moi, dit-il. Je suis juif, mais je suis aussi communiste. Il y a quelques années, ma mère est morte, et juste avant de mourir elle m'a appelé à son chevet et m'a dit: " Je veux mourir en paix. Je sais que tu es communiste, mais je veux que tu me promettes qu'un jour tu feras quelque chose pour aider un Juif religieux. " C'était son dernier et unique souhait, et je lui ai promis de l'exaucer un jour. Je crois sincèrement que le moment est venu, car je sens qu'un pouvoir supérieur m'a conduit auprès de vous. Nous ne visitons jamais ces camps après la tombée de la nuit. Mais aujourd'hui, notre voiture est tombée en panne; nous ne savions pas où nous allions passer la nuit, quand nous avons aperçu les lumières de cette salle. Nous sommes entrés directement, en plein milieu de votre " procès. "

Il demanda aux jeunes gens qui étaient leur rebbe, et ils lui répondirent qu'il s'agissait de R' Baroukh Ber Leibowitz, de Slutzk. Cela l'intéressa car il avait un oncle qui venait de Slutzk. Ils bavardèrent encore quelques minutes puis l'officier leur dit:

" Laissez-moi parler en votre nom quand nous retournerons là-dedans. Je prendrai soin de vous. "

R' Tuvya et les autres ba'hourim ne savaient pas quoi dire. Hashem avait envoyé un messager, et il était devant leurs yeux!

Les jeunes gens suivirent l'officier dans la salle. Ils reprirent leur place, et l'officier prit immédiatement la parole pour s'adresser au nashelnyk et au juge. " Vous soutenez que ces gens sont des contre-révolutionnaires, dit-il. Mais comment travaillaient-ils jusqu'ici? N'ont-ils pas été loyaux envers notre Mère Patrie?

- Si, si, répondit le contremaître en bégayant. Je ne sais pas ce qui leur a pris aujourd'hui, car effectivement, ils se sont toujours montrés loyaux. D'ailleurs, jeudi dernier, nous avons eu une livraison tardive de lourdes chaînes, et ces douze hommes ont bien travailler.

- C'est exactement ce que je voulais dire, s'exclama l'officier. Ils sont extrêmement loyaux dans notre combat contre l'ennemi. Il est évident qu'aujourd'hui ils ont modifié leurs habitudes de travail à cause de leur religion. "

il continua à parler en leur faveur. " J'ai l'impression, dit-il que ces travailleurs sont parmi les plus loyaux de leur division; mais comment voulez-vous qu'ils soient productifs s'ils ne reçoivent qu'une demi-ration de pain? Vous devez mieux les nourrir si vous voulez qu'ils puissent mieux travailler! "

Les autres officiers se rallièrent au raisonnement de leur camarade du Ministère de l'Intérieur. Les juges, devinant que les hommes de Moscou penchaient en faveur des bahourim de la yeshivah, révisèrent également leur attitude. Personne ne reçut de punition.

R' Tuvya raconte qu'à dater de ce jour-là, le nashelnyk changea radicalement d'attitude à leur égard. Il devint leur ami, et partagea souvent avec eux les nouvelles du front, que les autres ignoraient. Ils n 'eurent plus jamais de problèmes avec le nashelnyk, et leur vie, à défaut d'être agréable, devint tolérable.

Quand R' Tuvya eut terminé cette histoire, il sourit et dit d'un air joyeux: " La plupart des Juifs ont l'occasion de lire la Meguillat Esther, avec ses personnages variés et son intrigue complexe - qui s'achève par une délivrance. J'ai vécu moi-même une meguillah: nous avons échappé à un danger imminent, et avons entrevu la main cachée de Hashem. Nous avons observé les différents éléments qui se sont rassemblés - la mort d'une mère juive, la panne d'une voiture juste à l'entrée de notre camp, le voyage nocturne des officiers de Moscou, - tout cela pour que nos vies soient épargnées. Et ce n 'est pas tout, continua-t-il, qui aurait cru que grâce à cet incident, nous recevrions désormais une double ration de pain? Ce fut un véritable miracle - dans toute sa splendeur. "

Le Magid de Jerusalem

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