De façon perfide et contradictoire dans les arguments, Qora'h va réussir à susciter une révolte générale :
- il prétend que tous sont saints (Bémidbar 16, 3) et non seulement la fratrie de Moché, donc les fonctions doivent être réparties entre tous, ce qui les enlève à Moché. Par cela, il réussit à plaire à tous.
- il prétend que Moché est un 3e dans la fratrie qui a réussi à enlever le pouvoir aux aînés comme Qora'h. Cet argument n'a pas de valeur car Qora'h est un descendant de Lévi qui est un 3e fils comme Moché.
- mais, par cet argument, Qora'h parvient à mobiliser Datane, Aviram, One, descendants de l'aîné Réouvén. Il agir par eux car ils habitent au Sud dans le camp à proximité de lui, descendant de Qéhate.
- il prétend que Elzafane -qui est un 2e du 4e fils- n'a aucun droit.
- aucun argument n'est épargné contre Moché qu'il fait accuser de relations sexuelles avec les femmes de tous (lire psaume 106, 16), à tel point que Moché dût prendre sa tente et s'installer hors du camp (Chémote 33, 7). On comprend que Moché dise : "c'en est trop de votre part", rav lakhém (Bémidbar 16, 3).
En fait, en tout cela, Qora'h refuse la parole de D.ieu.
La dynamique du débat
Qora'h a attendu le moment de l'épreuve dans le désert pour passer à l'attaque, quand le peuple perd le contrôle de la situation, et semble penser que les promesses faites par Moché ne seront pas tenues ("où est donc le pays de lait et de miel !").
Alors Qora'h n'analyse pas la situation avec l'exactitude de la Torah, mais il assemble les frustrés et se présente devant Moché avec des faux arguments démagogiques, d'apparence démocratique et justifiée : nous sommes tous égaux, tous saints.
Le mensonge perfide est qu'il ne vient pas réclamer pour l'ensemble du peuple mais pour lui-même, et alors même qu'il est parmi les plus riches. Il est écrit (Sanhédrine 110a) qu'il avait découvert l'un des 3 trésors cachés par Yosséf et qu'il fallait 300 mules rien que pour porter les clefs de ses coffres. Il aurait été trésorier du Pharaon quand ses frères étaient en esclavage.
Ainsi, parfois, de certains leaders de partis et de syndicats, leaders populistes mais en fait dictateurs enrichis et mensongers. De nos jours encore, on voit continuellement des leaders de qualité devenir capables de jouer les valeurs essentielles et éternelles (religieuses, morales, philosophiques ou politiques) pour supplanter d'autres leaders ou maintenir leurs privilèges, comme si ces valeurs et l'appui démocratique des masses n'étaient qu'une munition sans valeur dans un combat de tactique où l'essentiel est l'accès au pouvoir, la mégalomanie de l'égo et l'approbation des puissants.
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