Parachat Pin’Has – La lutte contre l’assimilation
Le 17 Tamouz, se sont abattus cinq catastrophes sur le peuple d’Israël : Les tables de la loi furent brisées par Moise, le Korbane Tamid (le sacrifice perpétuel) du Premier Temple fut arrêté ce jour là ; La première brèche des murailles du Second Temple survint ce même jour, Le Grec Apostemos - réalisa l’autodafé d’un rouleau de Sepher Thora, et enfin, Menassé le Roi de Yéouda, installa une idole dans l’enceinte du Bet Amikdach, le Temple de Jérusalem!
Comme chacun sait, les premières Tables de la Thora avaient une sainteté bien supérieure aux secondes tables amenées par Moise « c’était l’ouvrage de D-ieu » dit la Thora, conçues de ses « propres mains ».
Grâce à la Thora l’homme était devenu libre…Il avait commencé à dominer les errances de ses passions et se consacrait à son étude. Le Zohar ajoute même que l’homme s’était affranchi de la mort !
Malheureusement nous connaissons la suite…Moise qui devait redescendre de la montagne avait six heures de retard et c’est là que tout a basculé !
Les enfants d’Israël sont surexcités et recherchent déjà un nouveau « médiateur » entre eux et D-ieu..Ils exigent d’Aaron le Cohen de leur confectionner un veau d’or…mais pour retarder cet ordre, Aaron leur demande d’amener l’or que portent leurs femmes…
Moise redescend enfin avec les premières tables, mais devant ce spectacle ahurissant, il brisera les tables, d’autres diront qu’elles lui glisseront entre les mains !
Les Sages disent que si les enfants d’Israël ont fauté, c’est pour permettre ainsi aux futures générations qui auront fauté elles aussi, d’avoir la possibilité du repentir – la téchouva.
Pour Moise, alors que le Matane Thora avait semble t-il scellé l’alliance avec D-ieu, puisque le peuple avait répondu comme un seul homme : « Naasé vénichma » Nous ferons et nous comprendrons ! Cet acte de rébellion ressemblait plutôt à un adultère ! Voila pourquoi, avant même d’entériner cette alliance, il lui fallait déchirer en quelque sorte ce contrat de mariage… aussi, il ne peut supporter ces scènes de délire autour du veau d’or et brise ainsi les Tables !
Une fois encore, après avoir plaidé pour eux devant D-ieu , il obtiendra le pardon, c’est le Yom Kippour !
La Paracha Pin’has tombe toujours vers la période du 17 Tamouz, c’est une période particulièrement sombre qui commence pour Israël ! Elle nous révèle qu’un prince d’Israël Zimri ben Salou lève l’interdit et cohabite avec une Midianide Kozbi Bat Tsour et encourage même le peuple à en faire autant !
Le degré le plus élevé dans la « retenue charnelle » et la sainteté, est représenté par Yossef Atsadik dont on connaît la grande valeur morale, puisqu’il n’a pas cédé aux avances répéter de l’épouse de Putiphar.
Les justes de cette valeur là, sont les intermédiaires entre les Bené Israël et HM. Bien qu’ayant parfaitement réussi sa mission de Vice –roi d’Egypte, Joseph savait que sa bénédiction provenait exclusivement de D-ieu !
Ce que les Bené Israël ont détruit notamment avec le veau d’or, c’est cette maîtrise du physique et la pureté morale que symbolisait Joseph. Dans notre Paracha, Israël campe à Chittim (ce mot fait allusion aux « chtout » les délires, dira le Rabinou Bahié) et s’adonnera au culte de « Baal Péor » et finira par s’accoupler avec les femmes étrangères de Midian et de Moav.
Seul Pin’has va réagir, c’est le seul qui a compris le véritable danger de « l’assimilation », il mettra fin à la débauche sexuelle pour apaiser la colère divine !
C’est ainsi qu’il se leva pour sauver tout le peuple, comme dit le verset : « Pin’has, ben Eléazar, fils de Aaron Acohen, a détourné mon courroux de dessus les Bené Israël…et je n’ai pas détruit les enfants d’Israël, dans mon indignation ! »
Jusque là, nous savions que le fameux Pin’has fils de Eléazar était la réincarnation d’Eliaou le prophète, mais le Talmud et le Zohar affirment que Pin’has était plutôt la réincarnation de Yossef Atsadik …
Ainsi la Guemara Sota au paragraphe 43a s’interroge sur un lien filial possible entre Pin’has et Yossef : On nous apprend en effet, que Pin’has n’est pas allé à la guerre contre Midian sans raison, mais bien au contraire, pour solder un « vieux compte » et faire justice du jugement qui concernait son grand père maternel, dont il est dit : « Les Midianites le vendirent en Egypte » (à propos de la vente de Joseph).
Sans aucun doute pour la Guemara, Pin’has est un digne descendant de Yossef Atsadik ! Il avait comme son aïeul dirons-nous, cette « Tsiniout »- la pudeur et la retenue morale.
Le Zohar affirme qu’à la suite de miracles Pin’has va harponné et tué le prince Zimri ben Salou et Kozbi bat Tsour aux yeux du le peuple, D-ieu lui rajoutera une lettre à son nom…la lettre Youd provenant du nom de Yossef !
En effet, en se préservant de l’inconduite morale, et par leur actes de bravoure, Yossef comme Pin’has ont permis l’union entre Israël et D-ieu . Pin’has reçoit une alliance de Paix et aura gagné l’éternité puisque en effet D-ieu lui accordera la « Kéhounat olam » la prêtrise perpétuelle !
Selon les Midrachim, en lui offrant l’alliance de Paix et la Kéhouna, HM a montré que Pin’has méritait une récompense. Or comme nous le savons cela semble contradictoire avec ce que nous enseigne la Guemara Kédouchin 39a qui affirme : « Il n’y a pas de récompense pour les mitsvots dans ce monde-ci…mais uniquement dans le monde futur ! »
Par ailleurs nous savons nous dit la Guemara Péa qu’il existe des mitsvot qui procurent à l’homme des « fruits » dans ce monde, tout en conservant intact le capital dans le monde futur… comme : respecter ses parents, la bienfaisance, la visite aux malades, recevoir des hôtes, se rendre tôt à la synagogue, œuvrer pour la paix entre les hommes, entre un homme et son épouse, mais l’étude de la Thora équivaut à toutes les mitsvots!
Alors comment résoudre ces contradictions ?
Dans la Guemara Kédouchin, Rava propose le verset suivant : « Louez le Tsadik qui est bon, car les personnes autour de lui profitent des fruits de ses actions » alors Rava s’interroge, « Y a-t’il un Tsadik qui est bon et un autre qui ne l’est pas ? il répond : « Celui qui est bon avec HM et avec les hommes mérite d’être un bon Tsadik ! Et celui-ci se voit attribuer un salaire dans ce monde-ci ! »
En d’autres termes, lorsqu’une Mitsva n’est pas directement profitable aux personnes qui nous entourent, celle-ci n’apporte de salaire que dans le monde futur. Par contre, une Mitsva qui profite au plus grand nombre, à la communauté, celle-ci lui est supérieure de beaucoup, et par conséquent donne le droit à des « fruits » dans ce monde-ci, tout en gardant évidemment le capital pour le monde futur !
Puissions-nous mériter des récompenses d’HM et assister à la reconstruction du Beth Amikdach
Yvan Lellouche
ylellouche@gmail.com
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