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mercredi 27 octobre 2010

Parachat Haié Sarah

Parachat Haié Sarah : l’intuition innée de la Femme !
Notre paracha commence ainsi : « Voici la vie de Sarah.. » et pourtant elle nous parle en réalité de sa mort ! Ceci vient nous apprendre dit la guemara : que les sages sont appelés vivants, même après leur mort, car leur enseignement se transmet de génération en génération. Ainsi la vie et la mort de Sarah iménou doivent servir d’exemple à toutes les femmes d’Israël. Mais pourquoi donc Sarah représente le modèle de la femme juive ? Pour répondre, nous devons d’abord comprendre ce qu’est la féminité juive, telle qu’elle est décrite dans la Thora. Contrairement aux clichés que l’on colporte dans le monde moderne, le judaïsme a un profond respect de la femme !
Une des principales préoccupations des Khakhamim depuis le Talmud jusqu’à nos jours, a été d’éviter que la femme soit considéré comme un objet. L’homme a l’obligation d’aimer et de respecter sa femme plus que lui-même ! Ordonne le Talmud. Du point de vue des relations, la thora lui interdit formellement les relations non consentes de la femme ! La femme doit être considérée pour elle-même et d’ailleurs nombres de traitées du Talmud lui sont consacrée !
Malheureusement il est vrai que beaucoup trop d’entre elles sont maltraitées de part le monde…
En fait dit le Zohar la relation entre un homme et une femme n’est rien d’autre que le calque, la projection d’une union céleste, celle entre HM et le Klâal Israël, qui est appelée l’épouse d’HM dans le Zohar.
Mais la femme dans la Thora n’est pas que l’épouse, quant bien même son rôle essentiel est de construire le foyer, et de transmettre la tradition, la Bible énumère de nombreuses femmes au-devant de la scène de l’histoire politique du peuple d’Israël. La Guemara affirme même que la libération d’Egypte ne s’est faite que grâce au mérite des femmes, toutes les femmes, y compris bien sûr Myriam et Yohévét. C’est sous l’impulsion de Myriam que naquit le prophète de tous les temps Moise et c’est grâce à l’abnégation des sages-femmes juives que le peuple grandit de façon extraordinaire en Egypte. C’est elle encore qui font avancer l’histoire du Am Israël, chaque fois que celle-ci semble dans l’impasse.
Sans la prophétesse Dévorah, qui était juge et chef national, sans Ruth la moâbite de qui sortira David Amélékh, et bien sûr Esther qui fit annuler le génocide contre les juifs prononcé par Amane, le peuple juif aurait disparu de la surface de la terre !
Nous voyons donc que la femme dans notre tradition à ce double visage de l’épouse et de la politicienne, elle est à la fois le ministre de l’intérieur et de l’extérieur. Nous retrouvons chez les matriarches ces caractéristiques et parfois même elles iront contre l’opinion de leur mari, pour faire avancer l’histoire dans le sens désiré par D-ieu. C’est ainsi pour Sarah, lorsqu’elle décide de renvoyer Agar et son fils Ichmael…dont elle comprend le jeu néfaste qu’il entretient avec Isaac !
Sarah avait compris dés le début contrairement à Abraham, qu’Ichmael pourrait entraîner Isaac vers les pires déviances, alors elle demande à Abraham de le chasser. Abraham hésite, il ne sait quelle position adopter, alors HM va trancher de façon catégorique : « Tichma békhola ! » « Tout ce que Sarah te dira, tu obéiras à sa voix, car c’est par Isaac qu’une postérité sera après toi ! »
La femme est la seule à pouvoir anticiper et à diagnostiquer les premiers signes d’une catastrophe future, et ainsi d’agir en conséquence pour l’éviter. Le rôle rempli par Sarah débute certes dans le foyer, mais elle sait que les répercussions seront universelles, car il s’agit ici de séparer deux frères qui deviendront deux nations distinctes. Il est écrit dans Ichêt Hail- La femme vertueuse- rédigé par le Roi Salomon : « Une femme vaillante est une couronne pour son mari ». Rabi Aha explique qu’il s’agit d’Abraham, qui fut couronné que grâce à Sarah, mais elle ne le fut pas grâce à lui!». C’est grâce à elle aussi qu’il s’enrichit ! nous disent les commentateurs. Elle sut imposer ses bonnes décisions à son mari, tout comme Rivka qui prendra l’initiative du choix entre Yaacov qui sera le géniteur du peuple d’Israël et Esaü celui de Rome.
Mais d’où donc provient à la femme cette compréhension des choses, cette anticipation des événements ? En fait pour le comprendre, disent les khakhamim, il faut remonter à l’origine de la création de la femme… Comme il est écrit dans la Thora, elle fut créée à partir de la côte d’Adam, le premier être humain, déjà créé à l’image de D-ieu. Rappelons qu’Adam, fut créé à partir de la poussière de la terre, élément évidemment inférieur à l’homme. De plus, ce sera D-ieu lui-même, sans le consentement des anges, qui façonnera la femme contrairement à l’homme. Car en effet D-ieu dit à propos de l’homme : « Naasé Adam ! » faisons l’homme à notre image… s’appuyant sur l’avis des anges.
Pour la création de la femme, le verset dit : « D-ieu prit la côte de l’homme et forma un tissu de chair à la place, « Vayivén » il édifia en femme la côte, qu’il préleva à l’homme et l’a présenta à l’homme..» Pour expliquer la formation de la femme, le verset utilise le verbe « Vayivén », qui est tiré de la racine « Bina » qui signifie discernement, c’est le faite de comprendre une chose par une autre, de posséder une faculté d’anticipation et d’intuition. Bref, d’avoir comme on dit un coup d’avance !
Ainsi l’épisode de la création de la compagne de l’homme qui est la femme, nous permet de répondre à la question concernant l’intelligence de nos matriarches : La femme, créer à partir de Bina, est dotée de la faculté de comprendre plus vite que l’homme. C’est peut-être aussi ce que signifie le fait que le mot « îcha » qui veut dire femme, apparaît avant le mot « îch » dans la Thora… Cela vient nous faire comprendre que la femme a préséance sur l’homme, car c’est par elle que se fera la rédemption finale.
Son nom « îcha » montre en effet que c’est elle qui indique la voie à l’homme, car le suffixe « Hè » à un mot indique en général la direction (comme nous le voyons à propos des mots « Harana » ou « Misraima » qui signifie en direction de ...)
Îcha nous indique en réalité la bonne direction que devrait emprunter le Îch… Voilà donc pourquoi Sarah a réussi à dévoiler les rapports entre HM et les créatures : c’est la voie qui nous amènera si D-ieu le veut à la Guéoula !
La disparition de Sarah va affecter notre patriarche Abraham et le verset dit : « Vayavo Abraham lispod léSarah vélevkota » il vint faire son éloge et la pleurer. Le Keli Yakar nous explique que le mot « vélevkota » (la pleurer) est écrit avec une minuscule lettre « Kof » qui a une valeur numérique de 100.
100 c’est également la hauteur du Beth Amikdach, qui mesurait 100 Ama…Cela vient nous enseigner dit le Kéli Yakar que la mort de Sarah pour Abraham fut comparable à la destruction du Temple de Jérusalem !
Dans cette paracha, il est question également de trouver une épouse à Isaac… Le texte dit : « Et je t’adjure de ne pas prendre une épouse pour mon fils parmi les filles des Cananéens, au milieu desquels je demeure ! »
Pourquoi le patriarche Abraham était-il si inflexible vis-à-vis d’Eliezer son serviteur, pour le choix d’une épouse pour son fils Isaac alors que sa propre famille adorait des idoles ?
Le Even Ezra explique qu’il y avait en fait une différence fondamentale entre les Cananéens et les gens de Haran ; les Cananéens avaient des mœurs tellement dépravées que la tradition les qualifie « d’abomination de la terre de Canaan », alors que l’idolâtrie des habitants de Haran d’où Abraham était originaire, ne posait qu’un problème idéologique.
En règle générale, une idéologie bien qu’elle soit souvent erronée, doit pouvoir être corrigée, contrairement à l’immoralité qui affecte la nature profonde de l’être et se transmet de manière irrémédiable aux générations futures.
Voilà pourquoi, Abraham vas être si intransigeant vis-à-vis de son serviteur Eliezer pour qu’il choisisse une fille de Haran pour son fils Isaac. Convaincu qu’il était que ces filles de Haran possédaient les qualités essentielles pour fonder une famille juive.
La vie de l’homme comporte une suite ininterrompue de choix, et celui-ci est, peu ou prou, à suivre une bonne direction et en fonction des sources auxquelles il obéit, et à l’héritage qu’il a reçu… C’est ainsi que nos ancêtres se détournèrent des pratiques des Cananéens, ayant décelé l’immoralité qui aurait contaminé les générations futures.
Le Roi Salomon dit à ce propos : « Le Juste marche avec intégrité, Heureux ses enfants après lui ! »
Nos ancêtres ont cultivé la bonté et la générosité à l’instar d’Abraham, Isaac et Yaacov et ils se sont ardemment battus pour transmettre ces valeurs essentielles aux générations futures et ces valeurs nous habitent encore à ce jour.
Il est un devoir pour chaque juif de poursuivre ce travail, c’est là même le principe fondamental du judaïsme.

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